2ème dimanche du Carême
Abbé Jean Compazieu | 2 mars 2009Lectures : http://missel.free.fr/Annee_B/careme/2.html
Aujourd’hui, la liturgie nous propose l’évangile de la Transfiguration selon saint Marc. Jésus apparaît en gloire entre les deux plus grandes figures d’Israël : Moïse, le libérateur qui a transmis la loi à son peuple, puis Elie, le prophète de l’Horeb. Quelques temps plus tard, Jésus sera sur une autre montagne, crucifié entre deux brigands. Les disciples devront reconnaître dans ces deux visages du Messie l’image du Père. Ces deux images, celle de la gloire et celle de la souffrance, sont deux faces de l’amour de Dieu pour l’humanité. Dans ses annonces de la Passion, Jésus lui-même fait le lien entre la gloire et la souffrance. Mais les disciples n’ont rien compris.
Il y avait de quoi ne pas comprendre. C’est pourquoi Jésus leur impose le silence sur cette vision “jusqu’à ce que le Fils de l’Homme ressuscite d’entre les morts”. Ce qui les surprend le plus, ce n’est pas l’annonce des souffrances mais le fait que Jésus s’attribue le titre de “Fils de l’Homme”. C’est en effet un titre de gloire que l’on trouve dans l’Ancien Testament (Livre de Daniel). La souveraineté la gloire et la royauté sont données à ce personnage mystérieux. A travers ce personnage, c’est le Messie qui est annoncé ; c’est aussi la victoire “des saints du Très-Haut” contre les forces du mal. Les disciples qui ont l’habitude de voir Jésus dans sa vie de tous les jours on du mal à l’imaginer sous cet aspect de gloire.
Cet évangile de la Transfiguration nous apporte un message d’espérance qui nous remplit de joie. Nous y voyons les trois disciples éblouis par ce qu’ils viennent de vivre. Ils vont reprendre leur train de vie commun, mais ils n’oublieront jamais cette rencontre bouleversante. Or il se trouve que l’Eglise a devant elle les catéchumènes qui seront baptisés au cours de la veillée pascale. Elle les a menés jusqu’à l’austérité à la suite de Moïse et d’Elie. A la suite des apôtres, elle les conduit maintenant à la Transfiguration. Le Christ sera glorifié mais il passera par la souffrance et la mort. C’est tout un programme pour celui qui veut calquer sa vie sur celle du Christ en passant par la fontaine baptismale.
Au jour de notre baptême, nous avons été appelés à une vie transfigurée, une vie remplie et imprégnée de la présence et de l’amour du Christ. Il nous invite à monter avec lui sur la montagne pour être avec lui. Nous le rencontrerons dans la prière, les sacrements du pardon et de l’Eucharistie. Le Carême est un temps favorable pour puiser auprès de Celui qui est la Source de tout amour. Il suffit que nous nous laissions habiter par l’Esprit Saint et que nous le laissions agir et prier en nous.
Après cet événement de la Transfiguration, les disciples ont dû quitter la montagne et rejoindre la plaine. Ils y ont retrouvé leurs relations, les adversaires de Jésus qui cherchaient à le faire mourir. Nous aussi nous sommes envoyés dans ce monde défiguré par le péché, le racisme, la violence, la crise économique, la précarité. Et bien sûr, nous n’oublions pas ceux que nous-mêmes nous défigurons par nos critiques, nos médisances, nos calomnies. Le carême nous donne l’occasion de faire un demi tour complet dans ce domaine. Nous pouvons en effet transfigurer quelqu’un par un regard qui fait confiance, un sourire, un geste d’amitié et de solidarité. Il suffit de pas grand-chose pour qu’une vie soit transformée.
Sur ce chemin de la transfiguration, nous avons la parole du Père : “Celui-ci est mon Fils bien aimé, écoutez-le.” Retenons bien cet appel à “écouter”. Il semble que nous avons un peu perdu cette faculté. De nos jours, on écoute des informations, des chansons, des messages publicitaires, des discours. Mais il est rare que nous écoutions une parole c’est-à-dire quelqu’un. La société nous pousse à consommer des bruits, des images, des denrées alimentaires… Mais tout cela nous laisse insatisfaits. Cela ne suffit pas à donner un sens à notre vie.
L’évangile de ce jour nous rappelle que nous devons réapprendre à “écouter” la Parole de Dieu, celle que nous trouvons dans la bible et surtout dans les Evangiles. Cette parole de Dieu est une nourriture pour notre route. Ecouter les Seigneur c’est lui faire confiance quoi qu’il arrive. Saint Paul nous le rappelle dans la seconde lecture : Dieu ne peut pas être contre nous. Il est pour nous. Il nous a tout donné. Il a fait naître dans le cœur des croyants la joie de se savoir aimés de lui. Nous n’aurons jamais fini de puiser à la source de cet amour. En célébrant l’Eucharistie, nous demandons au Seigneur qu’il nous donne son Esprit pour être des témoins qui proclameront les merveilles de Dieu.
D’après diverses sources
Pour ceux qui préfèrent :
En ce deuxième dimanche de Carême, nous écoutons le récit du sacrifice d’Isaac puis la Transfiguration de Jésus. Nous ne devons pas nous contenter de les lire comme une belle histoire mais comme une invitation à rectifier notre manière de croire. Trop souvent notre foi se limite à une opinion sur Dieu. On croit qu’il y a quelque chose ou quelqu’un. Mais on ne s’engage pas. La vraie foi c’est tout autre chose.
Le témoignage d’Abraham (1ère lecture) vient nous bousculer. Au départ, c’était un païen qui vivait à Ur en Irak. Un jour, il a entendu l’appel de Dieu : “Quitte ton pays et va dans celui que je te montrerai.” Avoir foi en Dieu c’est entendre son appel et se mettre en route sur des chemins que nous n’avions pas prévus. C’est marcher en présence de Dieu. Abraham a cru en cette parole et il a marché avec lui. Il a connu des grandes joies mais aussi des jours douloureux. Mais il a continué à marcher. Il fait une confiance aveugle à la parole de Dieu.
Puis il y a eu un jour terrible. Ce jour-là, il comprend que Dieu lui demande le sacrifice de son Fils aîné. Ce genre de sacrifices se pratiquait d’une manière habituelle dans les religions païennes de ces peuples. Pour Abraham, c’était évident qu’il devait sacrifier son fils à Dieu. Alors, une fois de plus, il se met en marche, et, la mort dans l’âme, il va lever le couteau sur son fils. Nous avons entendu la fin de cette histoire : Dieu n’est pas tel qu’on se le représente dans le monde païen. Il ne veut pas de sacrifices humains.
Toute cette démarche d’Abraham rejoint celle des trois disciples, Pierre, Jacques et Jean. Ces hommes ont aussi été appelés. Ils ont suivi le Christ avec beaucoup d’enthousiasme. Certains jours, ce sera plus difficile car les propos du Christ ne vont pas dans le sens qu’ils espéraient. Or, voilà que Jésus durcit son visage et qu’il marche résolument vers Jérusalem. Il annonce aux siens qu’il va être condamné, mis à mort et qu’il ressuscitera. C’est sur cette route du Calvaire qu’il invite ses disciples à le suivre.
Le grand message de ces deux lectures c’est toujours un appel à avancer ; c’est un appel à tout faire pour que notre foi devienne de plus en plus comme celle d’Abraham puis comme celle de Pierre, Jacques et jean. Même dans les épreuves les plus douloureuses, Dieu nous invite à lui faire confiance. Son amour nous est donné d’une manière définitive et il ne revient jamais sur sa parole.
Il y a un deuxième message dans cet évangile de la Transfiguration. Avant la grande épreuve, Jésus entraîne ses disciples sur la montagne pour un temps de prière. La vraie prière c’est montrer à Dieu que nous l’aimons. C’est ainsi que le Christ nous apprend à prière. Nous sommes là pour nous “ajuster” à lui et à son amour. Et nous y puisons force et courage pour continuer notre route.
Sur la montagne, les disciples sont les témoins émerveillés d’une chose qui les dépasse. Le visage de Jésus devient lumineux. Il irradie de lumière par tout son corps et ses vêtements deviennent d’un blanc resplendissant. Les apôtres se réjouissent de voir Jésus converser avec Moïse et Elie. Ils veulent s’installer dans ce bonheur et construire trois tentes pour faire durer cette rencontre. Mais une nuée vient les envelopper : Ils entendent la voix du Père : “Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Ecoutez-le.” Le message est donné. Tout redevient normal. Jésus et ses disciples retournent sur la route de Jérusalem, ce chemin qui le conduira vers sa Passion, sa mort sur la croix et sa résurrection.
Que retenir de cette histoire pour notre vie de tous les jours ? Nous remarquons d’abord que Jésus est monté sur la montagne pour prier. La montagne c’est le lieu de la Révélation, de la présence de Dieu qui se manifeste au monde. Jésus est transfiguré dans sa relation à Dieu; dans sa prière.
Et pour nous, que se passe-t-il dans notre prière. Trop souvent, nous nous contentons de réciter des formules. Nous ne savons pas assez faire silence pour écouter Dieu qui nous parle, qui nous invite, qui nous aime et qui attend notre réponse. Prier, c’est accueillir Dieu dans notre cœur et lui répondre. Même si notre prière ne nous conduit pas à une transfiguration comme celle de Jésus, elle peut nous apporter une paix et une sécurité qui nous redonne force et confiance. Nous pourrons ainsi marcher en présence de Dieu tout comme Abraham et bien d’autres après lui.
La vraie prière c’est d’abord écouter le Fils Bien-aimé qui nous révèle l’amour du Père pour tous les hommes. Voilà un appel absolument essentiel pour nous qui sommes en Carême, pour les jeunes qui vont être confirmés ce dimanche sur notre paroisse et aussi pour les enfants et les adultes qui vont être baptisés. Le Christ nous envoie pour être ses témoins. Il veut que nous vivions avec lui. Il nous parle par les personnes que nous rencontrons chaque jour et par les événements qui nous interpellent. Ecoutons-le dans la prière et dans la vie. Lui seul peut nous transfigurer.
Jean C (d’après diverses sources)
“La vraie prière c’est d’abord écouter le Fils Bien-aimé qui nous révèle l’amour du Père pour tous les hommes.” Voilà ce que je veux retenir de votre homélie : ECOUTER LE SEIGNEUR. C’est la prière d’écoute qui transforme notre vie ! MM
A lire l’homélie du Père Léon Paillot
http://www.murmure-est-la.eu/
Cliquer sur Murmure… puis sur 2ème dimanche du Carême
A écouter
http://xml.epiphanie.org/Episodes/74.mp3
2ème dimanche de carême – année B – 8 mars 2009 – Evangile de Marc 9, 2 – 10
Regarder le Visage de l’ Amour
__________________________________________________
Pour bien comprendre l’évangile de ce jour, il importe de rappeler ce qui s’est passé depuis le baptême de Jésus ( texte de dimanche passé ).
Bouleversé par l’appel de son Père – “Tu es mon Fils bien-aimé”-, Jésus a longuement prié dans la solitude afin de tirer les conséquences de cette révélation. Après discernement, il a rejeté les méthodes de violence et de séduction et commencé sa mission par la Parole: ” Convertissez-vous, changez, croyez que je ne mens pas et que je vous apporte la Bonne Nouvelle. Devenons sujets du Royaume du Père où l’on renverse les idoles de l’orgueil, de l’argent, de la haine, où nous nous comportons comme les “enfants de Dieu” puisque le baptême nous a rendus tels!!”
UN SUCCES AMBIGU …. ET UNE OPPOSITION GRANDISSANTE
Jésus circule donc à travers sa province de Galilée (le Royaume commence là où l’on vit): prophète, prédicateur, il se montre aussi guérisseur, thérapeute. Car le Royaume de Dieu n’est pas une réalité idéale, un rêve désincarné: il atteint les cœurs mais également les corps. Aussi son succès est-il immédiat …mais très ambigu: ce que les gens demandent, c’est la guérison des maladies et des handicaps et ce qu’ils guettent, c’est le signal qui déclenchera la révolution triomphale !
Par ailleurs, les scribes et les pharisiens sont de plus en plus exaspérés par ce Jésus qui multiplie les déclarations blasphématoires: ” Le Fils de l’homme a autorité pour pardonner les péchés sur la terre (2, 10).Je suis venu appeler non pas les justes mais les pécheurs (2, 17)…Je suis l’Epoux qui apporte le temps des Noces de Dieu ( 2, 19)…Le Fils de l’homme est maître du sabbat (2, 28)..”. Pour qui se prend-il ??…Des accusations très graves sont lancées contre lui: ” Cet homme a le diable en lui !!…C’est par le chef des démons qu’il chasse les démons” (3, 22)”. La furie est telle que, très vite, certains d’entre eux ont décidé de le tuer (3, 6).
LE GRAND TOURNANT
Après un long temps de mission, Jésus emmène ses disciples près de la ville de Césarée et là il les somme de lui dire ce qu’il pensent de lui: ” Tu es le Christ” répond Pierre. A nouveau Jésus leur ordonne de ne pas proclamer cela aux foules pour lesquelles Messie signifie chef de guerre.
Et il inaugure un enseignement tout à fait inouï: ” Il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les grands prêtres et les scribes, qu’il soit mis à mort, mais le 3ème jour il ressuscitera” (8, 31). Pierre sursaute, proteste contre cette éventualité mais Jésus le rembarre avec violence: ” Derrière moi, satan !”.
Et à tous, foule et disciples, il déclare: ” Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même et prenne sa croix…”.
Là est le grand tournant, le deuxième après celui du baptême: Jésus a décidé d’annoncer le Royaume à Jérusalem donc d’y affronter ses ennemis dans leur fief, le Temple. Il y encourra la mort mais il est certain que son Père ne l’abandonnera jamais. Marc note bien que c’est peu après cette décision que se passe l’étonnante scène de la Transfiguration – évangile du jour
Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean et les emmène seuls à l’écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux: ses vêtements devinrent resplendissants…Elie leur apparut avec Moïse et ils s’entretenaient avec Jésus. Pierre dit: ” Rabbi il est heureux que nous soyons ici: dressons trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, une pour Elie”. Il ne savait que dire tant était grande leur frayeur. Survient une nuée qui les couvrit de son ombre et une voix se fit entendre: ” Celui-ci est mon Fils bien-aimé”; écoutez-le”. Soudain regardant tout autour ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.
Cette “transfiguration” n’est donc pas un prodige gratuit, une fulgurance divine pour ébahir les disciples, une parenthèse extatique. Au moment où Jésus a décidé d’obéir à son Père au prix de sa vie, Celui-ci lui répond en le rendant resplendissant de sa Gloire. Oui, il lui faut poursuivre sa mission jusqu’au bout, proclamer le message quoi qu’il en coûte. Les hommes le tueront mais Dieu lui rendra la Vie. Car faire advenir le Royaume, ce n’est pas seulement prêcher la Bonne Nouvelle et opérer des bienfaits: c’est aimer les hommes même quand ils vous suppriment.
“Ecoutez-le” dit la Voix de Dieu. L’ordre porte sur l’annonce des jours précédents: l’annonce de la croix vous semble une folie intolérable et vous avez envie de la rejeter comme absurde. Or, au contraire, c’est lorsque vous rêvez de violence et de prodiges que vous êtes du côté de satan et que vous prenez part à la destruction du monde.
Il n’y a pas d’autre salut que dans l’amour authentique et ” l’amour, c’est tout donner et se donner soi-même ” ( St Thérèse de Lisieux).
Moïse et Elie, les piliers de l’histoire d’Israël, viennent encadrer Jésus. Les deux hérauts de la libération – qui ont jadis fait usage de violence – s’inclinent devant Celui qu’ils annonçaient. La Loi et la Prophétie culminent dans l’Evangile.
Et le pauvre Pierre, une fois encore, se trompe. Là il avait rejeté la perspective d’un Messie crucifié, ici il voudrait prolonger une grâce d’exception!…Mais il faut aller à la croix et on ne peut prolonger un moment fugitif de lumière.
Une Nuée survient – symbole de la Présence de Dieu – et les englobe tous: l’Esprit rassemble autour de Jésus les grands personnages de l’Ancien et du Nouveau Testament. Car il n’y a qu’une histoire du salut, un seul Sauveur qui unit tout en lui. Il ne faut plus faire des tentes, enfermer dans des niches, placer sur des piédestaux mais – travail bien plus ardu !– se laisser prendre dans la communion de Vie divine!! Nous sommes tous sous “la Tente de Dieu”.
On le sait, la splendeur de la vision ne réussira pas à convaincre les apôtres: quelques semaines plus tard, Pierre, Jacques et Jean lâcheront leur maître en danger de mort.
Mais après la prière du baptême dans le désert,
après la prière de trans-figuration sur la montagne,
Jésus vivra la prière de la dé-figuration par l’agonie au jardin des Oliviers.
Pour la 3ème et dernière fois, il redira OUI à son Père: celui-ci l’introduira dans la Vie éternelle, il donnera l’Esprit et enfin le Royaume de Dieu pourra éclore et se répandre sur la terre. Le salut du monde sera effectivement réalisé.
Le carême est le temps où nous avons à nous approprier le message de mort et résurrection. Annonce terrifiante ! L’Eglise, comme Pierre, a souvent cherché à échapper à cette issue en affichant des signes de puissance ou en multipliant des bienfaits et des cadeaux.
Mais sa mission essentielle est d’annoncer la venue du Royaume, de proclamer un Messie crucifié (1 Cor 1, 23), de dénoncer l’idolâtrie qui entraîne notre société à sa perte – et donc de subir critiques, sarcasmes et persécutions.
Elle doit même critiquer les responsables religieux lorsqu’ils remplacent la Parole de Dieu par des traditions humaines (Marc 7, 8). Car pour Jésus, le grand malheur de son peuple n’est pas dû à Pilate et ses légionnaires, ni aux pécheurs et malfaiteurs, mais bien à ceux qui faussent la religion.
S’il accepte d’entrer sur ce chemin de fidélité, le chrétien recevra des grâces de lumière. Tel ce malade vivant d’atroces souffrances, longtemps révolté contre son état, tenté par le blasphème, et que je trouvai un jour, le visage apaisé, comme rayonnant. ” J’accepte”, murmura-t-il. L’Esprit l’avait comme transfiguré: il pouvait aller au don total de lui-même.
Jésus ne cherchait pas à mourir: il voulait de toute son âme que la Vérité de son Père soit entendue et mise en pratique. Cette décision ne pouvait que lui attirer la haine et la mort. Regardons aujourd’hui son Visage de Lumière. Il est sans dépit ni impatience, sans rancune ni mépris. Il est le Visage humain, humano-divin que Dieu nous présente et où il nous dit: “Voilà comment je vous aime”.
Seul l’amour rayonnant de cette face adorée nous permettra d’obéir à la Voix qui nous dit: ” Jésus est mon Fils bien-aimé: écoutez-le , prenez son chemin, portez votre croix, suivez-le. Le gibet de la Croix est l’arbre de Vie”.
R. D…, dominicain
———————————
Jésus dit: ” Je suis la Lumière du monde. Celui qui vient à ma suite ne marchera pas dans les ténèbres: il aura la lumière qui conduit à la Vie” ( Jean 8, 12)
Grand merci pour ces deux homélies.
Elles nous aident à réfléchir et surtout à vivre ce temps fort de Carême, temps privilégié pour faire un demi tour dans la vie: apprendre à aimer comme Jésus nous aime, apprendre à pardonner avec sincérité, vivre l’évangile sans ambiguïté!
Cela rend possible la transfiguration de notre caractère, notre manière de faire, notre manière de parler et penser.
Nous ne sommes pas seuls car nous avons en nous les dons Dieu, la force de sa grâce et surtout l’Esprit Saint!
Le temps de Carême attire notre attention sur des éléments propres à nous faire réfléchir. Ils peuvent nous faire progresser dans la voie de la vérité et de l’amour. Tel aujourd’hui celui de « sacrifice ».
En 1ère lecture le livre de la Genèse peut surprendre : Dieu demande à Abraham d’offrir son fils Isaac, « celui que tu aimes », en sacrifice sur une montagne indiquée.
Avant de continuer la lecture de l’événement il est bon de signaler qu’à cette époque étaient offerts en sacrifice dans le but de se concilier des faveurs divines, non seulement des animaux, tels couple de tourterelles et colombes comme on le verra bien plus tard pour Jésus enfant, mais fréquemment, aux nombreuses idoles, des sacrifices humains d’ennemis, d’enfants, de jeunes filles vierges. Ainsi dans de nombreuses religions.
La demande de Dieu à Abraham ne cadre guère avec une précédente promesse : « tu deviendras le père d’une multitude de nations » (Genèse 17, 4). Toutefois la suite du récit nous montre l’obéissance d’Abraham au Seigneur et l’intervention divine qui arrête le couteau meurtrier pour remplacer son « fils unique » par un bélier présent dans un buisson.
Les leçons de cet épisode ? Déjà la foi d’Abraham. Il ne refuse pas de sacrifier son fils sachant que Dieu a le pouvoir de ressusciter les morts. C’est aussi une disposition divine de refus des sacrifices humains si nombreux alors. « Il en coûte au Seigneur de voir mourir les siens » (Psaume). C’est encore et surtout en vue d’un sacrifice à venir et d’une descendance innombrable pour Abraham : « Puisque tu m’as obéi, toutes les nations de la terre s’adresseront l’une à l’autre la bénédiction par le nom de ta descendance »
Quel nom cette descendance sinon celui de Jésus Christ dont nous parle St Paul (2ème lecture) ? « Dieu n’a pas refusé son propre fils, il l’a livré pour nous tous », et nous le savons, en rémission des péchés de toute une humanité où l’esprit du mal a fait s’accomplir – et c’est de tous les siècles – tant de sacrifices humains dans les guerres, les crimes, le terrorisme, les destructions génétiques comme le rappelle la Shoah des juifs au siècle passé.
L’offrande du Père, acceptée par Jésus, veut révéler la valeur de l’amour avant tout sacrifice. « Aimer Dieu et aimer son prochain vaut mieux que tous les holocaustes et tous les sacrifices » dira Jésus (Marc 12, 23). « Jésus Christ est mort ; plus encore : il est ressuscité, il est à la droite de Dieu et il intercède pour nous ». Quelle espérance !
Comme à ses apôtres Pierre, Jacques et Jean, l’Evangile retrace l’épisode de la Transfiguration du Seigneur quelques jours seulement avant le scandale de sa mort en croix. Jésus veut fortifier leur foi en apparaissant tel qu’il sera dans la gloire auprès du Père. D’où aussi l’indication du Seigneur : « Celui-ci est mon Fils bien aimé. Ecoutez-le ».
L’écouter c’est justement adhérer à une valeur sacrificielle, offrande de nos vies dans un amour semblable à celui de Jésus : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jean 15,13). Le voilà le sacrifice que Dieu accepte. Il n’y en a pas d’autre. « Quant à la bienfaisance et la mise en commun des ressources, ne les oubliez pas, car c’est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir » (Hébreux 13, 16)
Ainsi le sacrifice prend une valeur inestimable lorsqu’il est acte d’amour !
Grâce aux commentaires de ceux qui ont réagi, j’ai pu refaire mon homélie. Vous la trouverez sur la page Homélie du site Puiser à la Source
Merci à tous. Bien sûr, vous pouvez continuer à participer. Vos interventions seront les bienvenues